08/03/2022 - La Ferme du Jardin d’Eole

Parole de Fermière : Romy

« Je m’appelle Romy, je suis en formation à l’IRTS Parmentier pour devenir éducatrice spécialisée, et j’ai fait mon stage de 3è année auprès des Fermes d’Espoir, à la Ferme du Jardin d’Eole. J’ai été séduite par ce projet et ce qu’il permettait en termes d’insertion auprès des jeunes à risque, puisque c’est ce qui est au cœur de ma formation. C’est un formidable outil de médiation qui fonctionne comme support d’insertion et d’intégration pour des jeunes en situation précaire.

Durant mon stage, j’ai accompagné des personnes en Travaux d’Intérêts Généraux, ainsi que certains services civiques lorsqu’ils étaient perdus dans leur parcours de formation pour les aider à préparer l’après-ferme ; j’ai également pu accompagner des stagiaires de 3ème. Mais le cœur de ma mission a été la mise en place de projets autour de l’insertion sociale de Mineurs Non Accompagnés (MNA), ce qui a été particulièrement formateur pour moi. J’ai pu faire un lien avec le Centre Archereau, un centre provisoire qui accueille des mineurs isolés de 15 à 18 ans et où j’avais effectué mon stage long en 2è année de formation. Nous avons construit un partenariat entre les deux structures : des groupes d’une dizaine de jeunes sont venus pour participer aux activités de la ferme d’Espoir. Nous proposions des chantiers de construction – comme la fabrication de clapiers pour les lapins, ou plus récemment, un bar à bottes ! Autrement, les jeunes pouvaient participer à la vie quotidienne de la Ferme : nourrissage, éco-pâturage, nettoyage, au même titre que les fermiers. Nous avons également travaillé avec le Foyer Ney – Foyer Strasbourg, qui accueille des jeunes de 12 à 15 ans. Les activités se déroulaient sur deux demi-journées, mais l’idéal à terme serait de pouvoir faire cela sur un ou deux jours, voire une semaine entière.

J’ai adoré pouvoir monter ce projet, c’était très enrichissant au vu de ma formation, j’ai gagné en compétences et cela m’a permis de fortifier mes écrits pour finaliser mon diplôme. Je travaille justement sur les effets de tels partenariats sur l’insertion sociale des jeunes, et j’ai pu observer que de tels projets fonctionnaient lorsqu’ils s’intégraient bien à la vie sociale et professionnelle du jeune. Il faut travailler au cas par cas ! Certains étaient très réceptifs aux activités proposées, d’autres pas du tout – cela nécessite donc de s’intéresser en profondeur aux envies du jeune.
Ce qui fonctionnait très bien à la ferme, c’était bien sûr le rapport aux animaux, qui peut être très thérapeutique et qui favorise les interactions : ils échangeaient sur la dénomination des animaux, sur la manière de prononcer leurs cris, chacun dans leurs langues respectives. Le côté manuel, la construction d’équipements, tout cela marchait bien également. Mais ça dépend toujours : sur un groupe de dix, si on arrive à intéresser 3 ou 4 jeunes, c’est déjà formidable, car ça peut être un vrai déclencheur dans l’apprentissage de la langue et favoriser le sentiment d’appartenance au pays, à sa culture, à ses valeurs. Ce sont des projets qui permettent aussi à ces jeunes de se sociabiliser avec des personnes différentes. A Paris, on est sur des politiques sociales qui visent de plus en plus à réunir les MNA entre eux, il est fréquent qu’ils ne soient qu’entre migrants, aussi il est fondamental de mettre en place des environnements leur permettant de sortir de ces structures provisoires, où l’ambiance peut être un peu lourde. Même si l’école peut avoir ce rôle de favoriser les échanges, l’enjeu est avant tout de créer un moment agréable, en dehors de la formation, qui puisse constituer une porte d’entrée la plus adaptée possible pour favoriser l’intégration : cela peut être du sport, du théâtre, ou en l’occurrence, les activités de la ferme.

Si je devais résumer mon expérience en 3 mots, je choisirais : engagement, projets, professionnalisation. Je recommande chaudement cette expérience pour des stagiaires en 3e année de formation. Autant en première ou en deuxième année, on peut manquer de bagages pour pouvoir tirer pleinement parti de cette expérience ; autant en 3e année, c’est une opportunité géniale, complètement formatrice ! J’étais parfois confrontée à des situations difficiles, avec des responsabilités, mais avec l’appui de mes deux premières années, j’ai pu me saisir de cette liberté pour monter et suivre un projet dont je suis très fière. »

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